Par Anne-Marie Bien
Diététicienne-Nutritionniste
Au fil de ce récit, je vous raconte comment est née ma vocation de diététicienne .
Une phrase, une pensée, une croyance, une émotion…et le chemin se trace …
Mon histoire de diététicienne !
- Mon histoire débute à le rentrée de terminale . J’avais à peine 17 ans, quand début septembre, je me rends chez mon médecin généraliste comme chaque année depuis ma naissance . Il me connaît bien, puisque c’est lui qui a accompagné l’accouchement de ma maman le 14 novembre 1962 dans un petit hôpital de province.
Un médecin de famille, à cette époque, représente beaucoup et mes parents m’avaient fortement inculqué leur notion de respect envers cet homme, qui pour eux détient le savoir.
Cette séance avait pour but, simplement, de faire le bilan de ma santé. J’étais en pleine forme d’ailleurs, mais maman avait le sens du devoir et prenait soin de la santé de ses enfants. Chaque année elle me prévoyait un rendez vous médical de prévention.
Arrive le moment des mensurations. Quand il me pèse , la balance disait exactement 49,5 kg (passage imminent au 50kg) pour une taille d’1,61 m , ce qui, vous êtes d’accord est très bien et plutôt léger d’ailleurs.
Avec son humour, le médecin s’exclame « oh mais voilà qu’elle va devenir grosse ! » c’était à prendre au second degré, mais j’ai pris cela en pleine face ! Je me souviens très bien du choc psychologique que celà m’a fait !
Dans ma famille, il n’est pas habituel de faire part de ses ressentis … Je n’en parle donc pas à maman, mais une fois rentrée à la maison, je file dans l’unique pièce où se trouve une glace et me regarde sur toutes les coutures. De face je ne vois rien de gros, de profil non plus, puis j’aperçois l’arrière et me dis « ah oui … j’ai de grosses cuisses et de grosses fesses ! » Effectivement c’était le seul endroit plus arrondi …je me dis donc que ce doit être cela devenir grosse !
Je ne m’étais jamais préoccupée de mon poids ni de mon look, jusqu’à cet âge !
A partir de ce jour, je me suis regardée dans la glace très souvent et me suis pesée très régulièrement . Chaque mois je pends 1 kg … à la fin de l’année scolaire +10 kg et trois tailles de pantalon . Je me sens grosse et là pour le coup c’est plutôt vrai !
- Que s’est il passé ? : Je suis devenue compulsive !!!
Comment cela s’est il déroulé de manière insidieuse ? :
Persuadée d’être grosse, j’ai réduit mes apports alimentaires aux repas.
Au petit déjeuner, j’enfilais juste un yaourt ou 1 ½ pamplemousse (au passage, je n’aimais pas ça mais je croyais que ça faisait maigrir !!!)
Le midi à la cantine je choisissais du léger, je ne finissais pas mon assiette alors que j’avais très faim. Je ne prenais pas de pain . Quelle frustration !!!
Vous n’en doutez pas … , arrivée à la maison, à l’heure du gouter, je n’y tenais plus ! et là, la crise compulsive arrivait : brioche beurre confiture maison et ses gros morceaux confits …chocos prince à gogo, que j’amenais dans ma chambre . Je mangeais, tout en révisant mes cours, jusqu’au dégoût .J’étais seule au goûter cette année là, puisque mon unique frère était parti pour ses études supérieures .Je me sentais seule et triste.
Au diner je n’avais pas faim et m’obligeais à manger la soupe, un peu de légumes et un fruit sans plaisir et sans faim ! Avec mes parents, ce n’était pas la folle ambiance, rien de grave mais rien d’enthousiasment. Je ne me sentais pas légitime à exprimer mon mal être. Papa parlait de ses soucis de travail .Il était chef d’entreprise et ma mère assurait le secrétariat et la comptabilité. Ils étaient branchés sur la même longueur d’ondes … . Les repas étaient animés par leurs préoccupations. Mon cas ne semblait pas les inquiéter …
- Mes parents n’ont jamais osé me dire que j’avais grossi. Maman voyait pourtant bien les paquets de biscuits et de brioche se vider … pourquoi n’a t’elle rien dit ? Je ne sais pas … Elle ne voulait pas me vexer ?… La prise de poids fut progressive sans doute.
En fait, Ils étaient plus préoccupés par mon frère qui allait mal psychologiquement. Il était triste et souvent enfermé et seul dans sa chambre le weekend . Ses résultats à l’école étaient moyens, il n’avait pas goût à ce qu’il faisait, il ne savait pas quel métier choisir … alors que moi j’avais des copines, j’allais au sport et j’avais de bonnes notes à école ! Pour eux c’était signe que tout allait bien, je ne laissais rien paraître de ma tristesse. J’ai d’ailleurs eu facilement mon Bac alors que cette année là il y eu beaucoup d’échecs, plusieurs de mes amis étaient recalés… Je les ai donc quittés pour aller en études supérieures à Nantes, ce fut difficile d’être séparée et là ce fut la déprime ! Cela avait gâché le bonheur de ma réussite scolaire : comment être heureuse quand d’autres ne le sont pas ? Les compulsions se sont renouvelées, le mal être a grandi .J’étais en étude d’économie sociale familiale alors que je voulais être institutrice, mais ma maman m’a persuadée que ça n’allait pas me convenir .En fait je pense qu’elle voulait que j’aille rejoindre mon frère pour que l’on loge ensemble (moins de cout ? un soutien pour lui ????) .Comme il était déprimé je ne vous raconte pas le désastre … !
- Rebondissement ou instinct de survie ?
Je n’étais pas heureuse dans cette école de filles ! Mais par contre j’adorais les cours de cuisine pratique, les cours de santé et d’alimentation ! Je découvre une passion !!!
Je fais aussi une rencontre . Dans cette classe, une fille pâle et triste ne parlait jamais aux autres . Je m’intéresse à elle et lui parle de temps en temps. J’ai toujours eu beaucoup de compassion pour les gens seuls différents ou tristes …
En fin de première année, elle me dit qu’elle va partir et qu’elle va suivre des études de diététique . Je lui demande en quoi cela consiste et là, c’est la révélation : je veux devenir diététicienne !!!
Je me renseigne et organise tout très vite . Je dois attendre la fin de la deuxième année, je passe mon BTS d’ESF que j’obtiens avec succès et part avec enthousiasme à Toulouse pour deux ans d’études et 3 mois de stages qui me ravissent . Je change mon alimentation, fais du sport régulièrement et m’allège à vu de nez. Mon look redevient comme avant . Je plais à nouveau aux garçons ! Je crois avec du recul que j’avais peur des relations amoureuses et que donc cette prise de poids amenait une distance ou en fait m’arrangeait !!!
Diplôme en poche je rentre en Anjou, trouve un amoureux et me marie.
Je cherche du travail mais me trouve confrontée au problème de peu de postes à pourvoir . Je trouve un poste d’enseignante en techniques culinaires et biologie , ESF et santé dans LEP . C’est intéressant mais je profite d’un déménagement en Bretagne pour postuler à nouveau en tant que diététicienne . Je suis alors recrutée pour créer un service diététique à la thalasso de Carnac . Beau challenge. Beaucoup de clients…peu de temps pour me consacrer pleinement à eux.. et puis la vie m’amène des soucis … et flop ! je rencontre à nouveau des problèmes de compulsions …. mais là, il n’est pas possible de me laisser aller, je suis diététicienne et l’image de marque importe !!! .Alors je me contrôle et garde un poids correct que j’ai toujours d’ailleurs. Cela m’arrange bien je pense…
Je solutionne mes problèmes, vit de beaux événements familiaux mais aussi des hauts et des bas comme tout le monde ! La vie quoi !
Je prends conscience que le stress est envahissant, je découvre les thérapies alternatives, je m’intéresse à la psychologie, aux émotions . Je participe à divers ateliers, expérimente des thérapies qui me font du bien. Je décide de me former à la naturopathie . Je découvre les fleurs de Bach et apprend le métier de conseillère en élixirs floraux. C’est un bon support pour apprendre à exprimer ses émotions.
Ce pourquoi j’étais rentré dans le cercle infernal des complussions …
Je vais donc aider mes patients à exprimer leurs ressentis pour s’alléger !
Et voilà
C’est résumé !
Comme moi vous connaissez le cercle infernal des compulsions, vous aimeriez en sortir …Alors ne restez pas seul !!!
Pour l’avoir vécu et m’en être sortie, je peux vous comprendre et vous accompagner.
Je me sens particulièrement aidante auprès de ceux qui rencontrent des problèmes de rapport au corps et à la nourriture.
Etre compris et en confiance, ouvre la porte vers une nouvelle énergie : la vôtre, celle qui vous permettra de progresser et d’être plus enthousiaste à profiter de notre belle gastronomie en toute tranquillité.
Vous vous sentirez libre de bouger et d’affirmer vos choix dans la vie pour toujours plus de bien-être.
Le autres ne seront plus des freins et la comparaison ne sera plus source de blocage et de tristesse.
C’est un simple témoignage mais si il peut aider, j’en serais ravie car la douleur du mal être est parfois plus terrible que la douleur physique car elle ne se voit pas …
Anne-Marie Bien
Diététicienne-Nutritionniste & conseillère en fleurs de Bach